LES VIKINGS DU CINEMA

par Mr WOO

Les Vikings, pour résumer, sont des types en calbute de fourrure, casque à cornes et cottes de mailles, armés de haches à double tranchant, qui sillonnaient les mers pour tuer, piller et violer, simultanément ou dans le désordre...
Un sujet en or que le cinéma s'est empressé d'illustrer. Du muet au cinoche populaire italien en passant par les productions américaines de luxe, le genre est de retour en force avec
Le treizième guerrier de John McTIERNAN. Résumé des faits...

Dès le cinéma muet, tous les genres avaient déjà été prospectés. Le fantastique (Nosferatu de MURNEAU), le peplum (CABIRIA de GALLONE) ou même le film de serial killer (The lodger d'Alfred HITCHCOCK). Il reste peut être le cinéma dit "d'auteur", qui est plus récent, son origine remontant à l'invention du critique de cinéma. De toutes manières, ce qui compte dans le cinéma de genre, c'est la variation autour du genre. Rien d'étonnant donc de voir des Vikings sans paroles perpétrer leurs méfaits, pour la plus grande joie du spectateur avide de sensations fortes.


LES VIKINGS, 1928, premier Technicolor !

Je dois vous avouer une chose, je n'ai vu aucun film viking de l'époque muette. Ce n'est pas pour ça que je vais me taire !!!
En 1928, l'américain Roy William NEILL réalisa
Les Vikings. Une super-production, pour l'époque, qui constitue une date dans l'histoire du cinéma puisqu'il s'agit du premier long métrage tourné en Technicolor.

Vers l'an 1000 après J.C. un duc anglais (Alwyn, joué par LeRoy MASON) est capturé par des Vikings et devient l'esclave d'Helga (la très jolie Pauline STARK) qui est la protégée du prince Leif Ericsson (Donald CRISP).
Leif Ericsson est le premier navigateur à avoir découvert l'Amérique, au nez et à la barbe de Christophe COLOMB.

C'est donc l'histoire d'une exploration, entachée par des guerres de religion (à cette époque de nombreux Vikings s'étaient convertis au christianisme) et les relations difficiles avec les Amérindiens.

LE RECORD DE (vrais) MORTS SUR UN PLATEAU: 27 !!!

Un autre film, du même nom, fut tourné au Canada en 1931 par XXXX. Ce film possède un sinistre record, celui du plus grand nombre de tués au cours d'un tournage : 27 morts, y compris le producteur Varick FRISSEL, suite à l'explosion du drakkar.

Les Vikings firent leur entrée fracassante dans le parlant en 1958 avec Richard FLEISCHER aux commandes. Un type qui n'a fait que des bons films, je cite pour mémoire, en vrac :
- Le voyage fantastique (Raquel WELCH en tenue moulante),

- 20000 lieues sous les mers (Le Nautilus et sa pieuvre géante),

- Conan le destructeur et Kalidor ( deux beaux morceaux d'Heroïc Fantasy) et plein d'autres.

Le film s'appelle donc Les Vikings (photo et équipe du film), un titre très prisé dans le genre !!!
Au X
ème siècle, Edwin, le roi de Northrumbie, est tué lors d'un raid de Vikings, par leur chef Ragnar. Ce dernier en profite pour violer la reine Enid avant de mettre les voiles. Le méchant très méchant Aella en profite pour s'arroger le trône, mais Enid est enceinte d'un petit Viking...
Les morceaux de bravoure s'enchaînent sans temps mort, avec notemment une course à pied sur les rames du drakkar ou la prise du chateau du fourbe Aella, avec son lancer de haches pour faire une échelle. Le tout est sous-tendu par le conflit fratricide entre Kirk DOUGLAS, le fils de Ragnar, et son demi frère caché Tony CURTIS (tous deux se retrouveront pour les besoins de Spartacus de feu Stanley KUBRICK).
 
  Roger CORMAN, le pape de la production de séries B américaines, toujours prompt à exploiter le filon découvert par le succès du moment, lacha la même année sur les écrans Viking Women and the Sea Serpent (photo et équipe du film). Je n'ai pas pu le voir, il semble que cela soit l'histoire de femmes Vikings envoyant sur leurs ennemis un serpent de mer.

En 1961, les Vikings reprennent la mer dans La ruée des Vikings (Gli invasori), réalisé par un maître du cinéma italien, au même titre que FELLINI, pas moins, et Mario BAVA.
D'abord chef opérateur, il a illuminé certains des plus beaux péplums, dont les premières aventures d'Hercules, période Steve REEVES. Il s'est ensuite lancé dans la réalisation par le biais du fantastique et a inventé le giallo, film où un tueur armé d'un couteau décime de jolies nymphettes (Vendredi 13, Scream et autres "slashers" n'étant en fait qu'une variation autour de ce genre). Son goût du baroque l'amène à composer à nouveau des images sublimes pour ce film d'aventures riche en action, comme pour ces images de Vikings se jetant sur les voiles de l'ennemi pour les déchirer au couteau.
Il rappelle par certains points le film de FLEISCHER, notemment pour son attaque finale d'un chateau et pour son héros sacrifié.
Au VIII
ème siècle, les Vikings ont établi une communauté en Angleterre. Un pacte de paix est sur le point d'être passé entre le chef viking Aello et Lotar le roi d'Ecosse, quand le village viking est attaqué par traîtrise. Les deux rois sont tués dans la bataille. La veuve de Lotar, Alice, recueille un enfant abandonné par les Vikings. Il porte un symbole taoué sur la poitrine... TATATSOIN !!!


Joué notamment par Cameron MITCHELL, cet acteur retournera un film de Vikings en 1965 avec Mario BAVA : Duel au couteau (I coltelli del vendicatore), que je n'ai pas vu.
Au cours d'un voyage maritime, le chef de la tribu des Mocars disparaît. Sa femme Karen subit les avances de Hagen naguère banni par la tribu, mais revenu à la tête de pillards. Il veut se marier avec Karen et s'emparer ainsi du trône... (
équipes et photos des 2 films)

Décidemment acteur fétiche du genre, Cameron MITCHELL joua Harald, un Viking menant avec son frère Gunthar un raid sur les côtes normandes, alors que le traître Svend profite de leur absence pour assassiner leur père et se déclarer roi. Ca va chier !!! Tout ça se passe dans Le dernier des Vikings (L'ultimo dei Vichingi, 1961) de Giacomo GENTILOMO, un autre réalisateur italien de talent qui s'illustra entre autre dans la série des Maciste. (équipe et photo du film)
     
En bons marins, les Vikings traversèrent l'Atlantique pour passer devant la caméra de Jack CARDIFF pour Les drakkars (The long ships, 1963). CARDIFF est également un chef-opérateur passé à la réalisation. Il s'était occupé de la lumière du film Les Vikings de FLEISCHER.
Rolfe cherche une mythique cloche d'or accrochée aux colonnes d'Hercules. Son expédition croise le chemin du sultan sadique El Mansuh et de ses Maures. S'ensuit une rivalité entre les deux clans.
Le film offre quelques bons moments comme le toboggan de la mort, aussi tranchant qu'un rasoir, du sultan. La cloche elle même, objet de toutes les convoitises et cause de nombreux massacres, donne une touche de poesie dans ce monde de brut. Enfin, il y a la rencontre entre les Vikings et les Maures, historiquement véridique, trente ans avant
Le treizième guerrier, qui ajoute un parfum d'exotisme. (photo et équipe du film)

Les Vikings reprirent la route de Cinecitta en 1965, pour Erik le Viking de Mario Caiano, réalisateur d'un très bon péplum réunissant du beau monde : Ulysse contre Hercules. Le fameux Erik n'est autre que Gulianno GEMMA, qui a tourné dans les genres les plus populaires du cinéma italien, le peplum(Les Titans) et le western spaghetti (la série des Ringo). Erik et Ejof sont devenus rivaux pour une affaire d'héritage. Ejof fait embarquer certains de ces sbires dans l'expédition que mène Erik vers les Amériques... Il paraît que le film ménage des affrontemments entre Vikings et Indiens. (équipe du film)

 

En 1967, c'est Don CHAFFEY qui s'y colle, un réalisateur britanique à qui on doit entre autre Jason et les argonautes, rien que ça !
Il met en scène dans
La reine des vikings un affrontement entre une colonie viking établie en Grande Bretagne et des romains belliqueux. C'est donc le croisement détonnant entre le film de viking et le peplum, une espèce de rêve devenue réalité.
Historiquement l'empire romain s'était effondré depuis belle lurette quand la civilisation viking avait commencé à faire parler d'elle. Mais bon, c'est ce genre d'approximation qui nous a permis de voir Raquel WELCH en bikini de fourrure lutter contre des dinosaures !!!
Pour en revenir à
La reine des vikings (The viking queen), il s'agit d'un très bon film, illuminée par la beauté de Carita, qui joua là son seul rôle, et portant la marque de qualité Hammer (la boîte de production des Dracula et autres mythes fantastiques). (photo et équipe du film)

Enfin, les vikings et leur sauvagerie païenne ne pouvaient qu'avoir grâce aux yeux des Monty Python, et Terry JONES se jeta à l'eau en 1985 avec Erik le Viking. Le personnage en titre joué par Tim ROBBINS, se demande un jour pourquoi ils sont toujours obligés de piller, de violer et de se bourrer la gueule à l'hydromel. Il décide de monter une expédition à la recherche d'un cor magique qui pourrait mettre un terme à toute cette barbarie. Le film utilise également la mythologie Viking, ce qui n'avait jamais été fait jusque là. Ainsi les membres de l'expédition retrouvent leurs compagnons morts en cours de route en pénétrant dans le Valhalla. (photo et équipe du film)

 

Des Vikings apparaissent également dans le film d'aventure L'île sur le toit du monde (Island on the top of the world) de Robert STEVENSON (photo). Au 19ème siècle un homme parti à la recherche d'un cimetière de cachalots dans l'Arctique est porté disparu. Son père monte une nouvelle expédition à bord de dirigeables, pour tenter de le retrouver. Après maintes péripéties, ils tombent sur une colonie viking dont les traditions ont survécu par delà les siècles. The mask de RUSSEL comportait à l'origine une séquence prégénérique montrant des Vikings tentés en vain de se débarasser du masque de Loki, alors que des éléments surnaturels se déchaînent contre eux (photo).

 

L'attrait d'un film de Vikings tient au fait que ces gaillards ne reculaient jamais devant une bonne bataille, on est donc assuré de voir du bon spectacle. Il y a également leur philosophie. Un bon guerrier va au Valhalla quand il meurt, un paradis où l'on festoie et se bat à longueur de journées. Mais même là les dieux et ses guerriers attendent un jour proche, le Ragnarok, où ils devront lutter contre un ennemi redoutable qu'ils ne pourront vaincre. Cette fatalité ajoute une aura particulière sur ses figures héroïques, qui emportent immédiatement l'adhésion du spectateur.

Il manque certainement de nombreux films à ce dossier, surtout pour la période muette, à vous de les dénicher...


MERCI à toi, Mr WOO, pour ce petit encart spécial, reviens nous voir, et finis vite ton site !!! W.R.

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