LE TREIZIEME GUERRIER

 
par
 
- USA, de John Mc Tiernan,
avec Antonio Banderas -
 

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Un petit mot sur les personnages ...

Ibn Fadlan a réellement existé. En tant qu'embassadeur du calife de Bagdad, il fut amené à cotoyer des Vikings. Son témoignage écrit, dont il ne reste que des extraits, est un des rares documents sur les moeurs de la civilisation nordique. Dans son livre Les mangeurs de morts, Michael CRICHTON a compilé les restes de l'oeuvre d'Ibn Fadlan dans les premiers chapitres. Bulwaï, dans le livre Buliwif, est une référence au personnage mythique de Beowulf (que ceux qui ont pensé Christophe LAMBERT quittent ce site !!!). Ayant en tête qu'il y a toujours un fond de vérité dans les légendes (on a bien retrouvé les ruines de Troie), Michael CRICHTON voulait raconter l'histoire qui aurait pu inspirer la saga de Beowulf. Il lui fallait utiliser un témoin étranger au monde des vikings pour ajouter de la véracité, et c'est pour cela qu'il a intégré les récits d'Ibn Fadlan. Beowulf est appelé par le roi de Scandinavie pour débarrasser le pays d'un monstre nommé Grendel, ainsi que de sa mère. Dans le film, les hommes de Néanderthal constituent l'entité Grendel, avec à leur tête une sorcière qu'ils appellent leur mère.

Plus qu'un film de Viking, le film touche également à l'Heroïc Fantasy. Ce genre fait donc un come back puisque Peter JACKSON (Braindead) adapte actuellement Le seigneur des anneaux de TOLKIEN.

  Le film a connu bien des déboires, suite à de nombreuses projections tests des séquences entières ont été retirées et MacTIERNAN a finalement abandonné soit pour cause de licenciement soit de son propre chef. Quand on sait que les écrivains peuvent se révéler casse-couilles quand leur livre n'est pas adapté à la virgule près, il est difficile de comprendre les motivations de CRICHTON qui est un des producteurs du film. Les scènes manquantes concernent surtout le début du livre. Les raisons de la disgrâce d'Ibn Fadlan, son voyage vers le nord et sa rencontre avec les Vikings étaient plus développés à l'origine. La magnifique séquence sur le drakkar vogant sur une mer déchaînée devait être plus longue.

 

Le treizième guerrier reste tout de même un grand moment de cinéma. Ces séquences de batailles homériques, le parti pris formel du tournage caméra à l'épaule donne au film un côté brut. Du cinéma brut et donc du cinéma le plus pur. McTIERNAN, qui appronfondit sa démarche initiée dans Une journée en enfer, se rapproche de Tsui HARK, qui avait déjà utilisé les techniques du documentaire avec Blade, un autre joyau noir du cinéma. On peut penser également à KUROSAWA. L'intrigue rappele Les 7 samouraïs avec ces guerriers qui viennent en aide à un village, en repoussant les premières attaques puis en surprenant l'ennemi dans son propre territoire. Mais tout ça était déjà dans le livre. Il y a surtout la séquence d'attaque du dragon-luciole. Les cavaliers portant des torches qui descendent la montagne en une longue file et se rassemblent devant les fortifications en lignes ordonnées, renvoient directement aux scènes de batailles avec des armées de différentes couleurs que filmaient le maître japonais. Du grand art donc.  
  Mais les assauts des Wendols ne monopolisent pas tout l'intérêt du film, qui possèdent des temps forts mémorables. La séquence du choix des treize guerriers qui vont partir botter le cul des monstres en est un. MACTIERNAN y fait exploser la technique du champ/contre-champ (le moyen paresseux de filmer un dialogue : un plan montre un personnage en train de débiter son texte, le plan suivant nous montre son interlocuteur qui lui répond). Ainsi on voit bien Antonio BANDERAS et Omar SHARIFF discuter, mais la caméra s'intéresse également à l'arrière plan (Bulwaï et le jeune prince puis l'ange de la mort) qui est le sujet de leur conversation. Puis les guerriers se portent volontaires un à un pour relever le défi. On passe alors du guerrier à l'un des deux interlocuteurs tour à tour toujours selon le champ/contre-champ, mais dans un mouvement d'appareil gracieux qui nie le statisme inhérent à la technique. Omar SHARIF commence à compter et la musique va crescendo, à ce moment le souffle épique souffle déjà.

La séquence de la prière Viking avant la dernière bataille vaut également son pesant de cacahuettes. Ils récitent tous ensembles les phrases rituelles :
"Voyez, je vois mon père et ma mère. Voyez, je vois tous mes parents morts assis. Voyez, je vois le palais de Valhalla, là où vont tous les braves. Ils m'appelent, laissez moi les rejoindre."
Ca donnait envie de réciter avec eux en attendant de pieds fermes les Wendols.

Enfin, on sent que la civilisation Viking touche à sa fin. Lors des funérailles sur le bord de la Volga, Herger dit qu'il s'agit d'un vieux rite qui va bientôt disparaître. D'autre part, les Wendols sont aux Vikings ce que les Vikings étaient aux autres peuples d'Europe lorsqu'ils réalisaient des pillages. C'est donc pour les treize guerriers la dernière occasion peut-être de réaliser un haut fait qui pourra hisser à la postérité en tant que héros légendaires.



DVD
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NOTE :
zone 1
anglais, français
anglais ...
2.35
2/5 (pour la qualité d'image)